Si Donald Trump s’est dit vendredi confiant dans une reprise rapide des discussions avec Pékin, un cas bien spécifique pourrait marquer un réel tournant: Huawei ! Nul n’aura échappé au statut peu enviable auquel le géant chinois, non coté, a accédé bien malgré lui. Les Etats-Unis ont en effet mis la semaine passée le mastodonte chinois sur la liste noire du commerce. Il est donc désormais formellement interdit aux entreprises américaines (et leurs alliés…) de faire affaire avec le plus grand fabricant mondial de matériel de réseau de télécommunications. Il n’en fallait pas moins pour que le bon élève Google s’empresse de bannir Huawei de l’ensemble de ses services. Une escalade majeure dans le conflit commercial qui défrayait déjà tant la chronique. Dans un réquisitoire que n’auraient pas renié les meilleurs procureurs, Huawei est accusé par l’oncle Sam d’activités contraires à la sécurité nationale. Le fossé qui sépare les deux plus grandes économies du monde n’a jamais autant ressemblé à une tranchée…

Le cas Huawei est-il le premier d’une longue série ?

Evidemment, les actifs risqués n’ont pas vocation à être corrélés à l’actualité micro de Huawei… Si la nouvelle a autant contribué à les emmener en territoire négatif, c’est que les intervenants spéculent d’ores et déjà sur le nombre de lignes que pourrait comporter cette si peu enviée « blacklist ». Plus qu’une décision destinée à protéger la sécurité US, il paraît probable que nous assistions aux prémices d’une bataille encore plus importante que des droits de douanes, dans un premier temps appliqués aux seuls biens intermédiaires : une véritable guerre technologique dont le but ultime serait de freiner les ambitions de Pékin, sur ce secteur à forte valeur ajoutée. Quid d’une réponse du berger à la bergère sur une interdiction des téléphones Apple en Chine ? Selon certains analystes, près de 30% de la rentabilité de la marque partirait en fumée dans ce cas de figure ! Le ver n’a jamais semblé aussi proche de la pomme…