1/ La Fed a-t-elle réellement déçu les investisseurs ?
En apparence, l’observateur pourrait conclure que la réunion de la Fed a déçu les investisseurs… La consolidation des indices s’explique avant tout par le puissant rebond qui l’a précédée. Bien sûr, le scénario dépeint par l’institution reflète l’état d’urgence économique dans lequel la majorité des pays sont empêtrés aujourd’hui encore : les membres de l’institution estiment ainsi que la croissance américaine ne retrouvera pas son niveau pré-crise avant 2022. Des prévisions économiques teintées de prudence qui s’inscrivent dans le sens des estimations publiées par différentes institutions comme l’OCDE. Une fois ce constat économique posé, il convient surtout de noter que cet environnement économique justifie selon la banque centrale le maintien d’une politique monétaire accommodante pour une durée prolongée. Ainsi, la mise à jour des prévisions a surtout permis de rappeler avec insistance la nécessité de maintenir des conditions de financement favorables. Les taux directeurs ne devraient donc pas remonter avant 2022… Surtout, la poursuite des achats d’actifs à hauteur de 80 milliards de dollars par mois pour la dette d’Etat (mais aussi de 40 milliards de dollars de MBS, obligations liés à l’immobilier) devrait rapidement permettre l’émergence d’un nouveau plan de relance. Notons d’ailleurs que la Fed ne mentionne pas par hasard être sensible à la dynamique de consommation des ménages pour les mois qui viennent…

En conclusion, la mise à jour des prévisions économiques de l’institution a constitué un prétexte idéal à quelques prises de bénéfices à court terme. Elle a surtout permis de rappeler le rôle crucial de la Fed (et des banques centrales en général), qui devrait s’attacher ces prochains mois à maintenir les conditions de financement très favorables.

2/ Jour de réunion dans l’Euroland !
L’actualité des dernières semaines (Eurogroupe, posture commune franco-allemande) a pu permettre de saluer les avancées européennes vers plus d’intégration. Le rythme de progression reste malheureusement bien fidèle à sa moyenne historique : très lent ! Après la dernière proposition de la Commission Européenne faisant la part belle aux subventions directes plutôt qu’aux prêts, les premières réticences se sont en effet vite fait entendre. Les plus fort partisans de l’orthodoxie budgétaire se sont ainsi empressés de rejeter le montant global du plan, mais aussi sa construction. De la posture hongroise qui estime les pays de l’Est lésés par rapport aux pays du Sud, aux contreparties réclamées aux pays du Sud par les pays du Nord comme les Pays-Bas, la cacophonie règne une fois encore dans l’Euroland !

C’est dans ce contexte politico-économique bien chahuté que le ministre de finances portugais, Mario Centeno, a présenté sa démission. Une péripétie de plus alors que celui-ci présidait l’Eurogroupe depuis janvier 2018 et abandonne donc de facto son siège. Le profil de son successeur à la tête de la réunion qui réunit les ministres de la Zone Euro s’annonce exigeant : il conviendra à l’heureux élu de mener à bien les discussions quant aux enjeux budgétaires européens du moment (négociation du budget de l’UE 2021-2027, mais surtout le tant attendu plan de relance) !

Compte tenu de ces éléments, il serait pour le moins surprenant que la réunion de cette semaine permette de clôturer définitivement le débat. Derrière ces trois points majeurs de blocage (subventions ou prêts, conditionnalité des aides et clé de répartition) se cache la volonté pour chacun d’obtenir l’accord le plus favorable possible à son pays, pour des raisons politiques évidentes. Nul doute que le compromis finira par être trouvé… mais après d’âpres négociations ! Comme un air de déjà vu…

3/ Airbnb entrevoit le bout du tunnel
Symbole s’il en est des sociétés les plus touchées par les mesures sanitaires des dernières semaine, la société Airbnb est venu apporter une dose d’optimisme quant à la reprise de l’activité américaine. Dans un communiqué publié ce jour, la plateforme iconique a ainsi annoncé avoir enregistré plus de nuits réservées sur le sol américain du 17 mai au 6 juin… que l’année dernière à pareille époque ! Pour rappel, Airbnb avait dû se séparer de 25% de ses effectifs début mai, soit 1 900 employés. Considérablement touché comme l’ensemble de l’industrie du secteur, le géant américain devait être introduit en bourse cette année pour une valeur estimée de 35 milliards de dollars ! Si la société devait être introduite aujourd’hui, ce chiffre serait très certainement revu à la baisse…

Bien sûr, cette légère embellie n’occulte pas la nécessité de se réinventer avant un retour à la normal qui s’annonce bien progressif dans le secteur du tourisme. Comme nombre d’acteurs du secteur, se réinventer devient une nécessité. La société s’est donc rapprochée d’acteurs du tourisme et se rêve en intermédiaire du tourisme local. A suivre…

4/ Le point Covid-19 du jour
Le cap des 2 millions de personnes contaminées a été franchi hier aux Etats-Unis. On observe notamment un progression plus forte ces derniers temps dans certains Etats américains initialement peu touchés par le Coronavirus en début de crise. Les Etats du sud du pays sont particulièrement touchés par le phénomène, et cette situation est préoccupante à l’heure où l’activité économique et la campagne présidentielle ont repris leurs droits sur les mesures de confinement. Il est possible de faire le même constat de hausse des cas dans des pays relativement épargnés par la crise sanitaire en début d’année : les pays d’Amérique latine et l’Inde en sont des exemples très représentatifs, causant par la même occasion une nouvelle hausse mondiale du nombre de cas quotidiens comme le montre le graphique ci-dessous.

Source : www.arcgis.com

 

Sources : WiseAM, Le Figaro, France Info, IG, Les Echos Investir, La Dépêche, Wikipédia, 20 minutes, BFM TV, JDD, L’Agefi
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 11/06/2020

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