1. La baisse des marchés aiguise les premiers appétits
Comme le passé nous l’a déjà démontré, tout le monde ne sort pas perdant d’une crise…  La chute des cours de bourses aiguise les appétits des investisseurs qui ont des liquidités à déployer. Certains capitaines d’industrie ont ainsi commencé, suite à la baisse généralisée des marchés actions, à procéder à des achats de titres de leurs entreprises.

Ces informations, transmises par l’Autorité des Marchés Financiers dans le cadre de la réglementation en vigueur, sont intéressantes à plus d’un titre :

Le retour sur les marchés des chefs d’entreprises montre qu’ils estiment que les niveaux de valorisation actuels sont attractifs. Ayant un point de vue privilégié sur leur activité et les perspectives des entreprises dont ils ont la responsabilité, cette situation laisse à penser que les ponts bas de marchés ne sont plus très loin, et que la perspective d’un rebond se dessine.

– Par ailleurs, nous retrouvons dans cette information un point souvent mis en exergue sur les actions, et notamment le marché des petites capitalisations : les cours de bourses des sociétés avec une grande famille au capital bénéficient souvent d’un coussin protecteur dans les phases anxiogènes, et affichent généralement des performances supérieures à celles des indices dans les phases de stress.

– Enfin, au-delà du fait qu’il ne faut pas oublier que les investissements en actions sont sujets à un risque de perte en capital, les crises sont sources d’opportunités sur le long terme. Pour l’investisseur averti et patient, conscient des risques qu’il est prêt à prendre et de son horizon de placement, de tels niveaux de valorisation constituent un point d’entrée idéal sur les actions, et un point de sortie bien plus défavorable.

2. Faut-il fermer les bourses ?
Véritable serpent de mer des derniers jours, la question de la fermeture des bourses est sur toutes les lèvres dans les salles de marché. Pour endiguer, non pas le virus, mais la panique boursière qu’il provoque, certains intervenants réclament une suspension des cotations le temps que la crise sanitaire soit sous contrôle.

Plusieurs éléments peuvent permettre d’en maitriser mieux les enjeux :

– Selon nous, fermer les marchés reviendrait à casser le thermomètre… sans  pour autant faire baisser la fièvre ! La période actuelle est aussi favorable aux investisseurs avisés qui sauront saisir les opportunités de long terme.

– La fermeture des bourses ne résoudrait rien, car les efforts doivent avant tout se diriger vers les entreprises et leurs besoins de liquidités. Banque centrales, gouvernements… Les mesures de soutien à l’économie réelle ont bien plus de chance de protéger la bourse à moyen terme qu’une suspension des cotations ! Surtout, la liquidité appartient au libre arbitre de chaque investisseur. Fermer les bourses, c’est retirer l’accès de ces mêmes investisseurs à leur épargne, ce qui les pousserait vers d’autres sources de liquidités (crédit bancaire, vente de bien immobilier, …) pour faire face à un imprévu financier. Les effets de bords seraient finalement bien contre-productifs…

Dans l’absolu, le régulateur peut cependant à ce jour imposer des coupes circuits sur les marchés pendant un court laps de temps. Des coupes circuits ont donc été activés plusieurs fois notamment sur les bourses américaines et européennes ces dernières semaines… pour permettre aux opérateurs de reprendre leurs esprits.

3. Des Euro-obligations en réponse à la crise ?
Aux grands maux les grands remèdes… Afin de contenir les effets de la crise économique provoquée par le Covid-19, il se murmure dans les milieux autorisés que l’Union Européenne étudie la possibilité d’émettre des eurobonds, des obligations garanties par les Etats membres de la Zone Euro.
C’est l’Italie, par la voix de Giuseppe Conte, qui a rouvert le débat. L’Allemagne et la France se montreraient bien moins réfractaires à la notion de mutualisation de la dette à l’échelle européenne que par le passé. Cette idée, qui n’est en soi pas nouvelle (sa genèse remonte à l’époque où Valérie Giscard d’Estaing était Président de la République), permettrait de lever des fonds destinés à financer des projets à l’échelle européenne… à l’heure où les finances publiques des Etats sont très sollicitées par la gestion de la crise sanitaire.
Le plus important est qu’un plan de relance quasi sans précédent constitue désormais un scénario très crédible. Une sorte de « plan Marshall » européen qui pourrait à terme financer de nombreux projets, en particulier au niveau des infrastructures… Tant l’actualité, passée ou présente, nous rappelle malheureusement la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures de nombre de pays occidentaux.

4. Le Point Covid-19 du jour… Mais surtout des bonnes nouvelles pour finir !
En ces temps incertains marqués par la chute des bourses mondiales, il nous semble important de nous diriger vers la lumière au bout du tunnel…

Sans minimiser le sérieux de la situation, nous concluons donc cet édito, et cette semaine, sur une note positive :

– Parmi les mesures phares annoncées par la Banque Centrale Européenne, il a été annoncé que la dette grecque ferait partie du programme d’achats d’actifs mis en place pour soutenir la liquidité des marchés. Cette information est de très bonne augure pour les Italiens qui acquièrent ainsi la quasi-certitude que la dégradation de leur situation économique ne leur portera pas préjudice, et que l’Europe sera au rendez-vous pour leur prêter main forte. Il en résulte, dans la continuité de notre Flash quotidien du 19/03/2020, une poursuite de la détente des taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie sur les marchés (qui se situe désormais à 1.55% environ). La situation semble donc s’améliorer en Europe, où la cohésion des réponses commence à porter ses fruits, mais aussi pour le fonds H2O Multibonds dont la stratégie repose en partie sur les emprunts d’Etat italiens.

Sur le front sanitaire, la réponse des autorités compétentes se précise : alors que la recherche d’un vaccin contre l’épidémie de Covid-19 se poursuit, un protocole de soins basé sur l’utilisation de médicaments existants qui donne des résultats encourageants va être testé à grande échelle avec l’autorisation de la Food and Drug Administration (FDA). Ce procédé permet de faire chuter drastiquement la charge virale des porteurs en 6 jours en moyenne, ce qui permet de faciliter le travail des personnels soignants. La vitesse de guérison est en effet un élément clé dans la gestion de cette crise, et la rapidité avec laquelle un lit peut être libéré pour soigner un nouveau malade est un point crucial dans la lutte contre la pandémie.

Sources : WiseAM, Zone Bourse, La tribune, L’express, Le monde
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 20/03/2020