1. Crise sanitaire et campagne électorale ne font pas bon ménage :
Comme nous l’évoquions en fin de semaine dernière, Donald Trump envisage le recours à l’ « Helicopter Money »… Un procédé visant à verser directement au contribuable américain de l’argent pour maintenir la consommation durant la crise sanitaire qui s’installe désormais de façon durable sur le territoire américain.

Cette proposition, qui tombe en pleine campagne pour la réélection du président Trump, a été rejetée par ses opposants démocrates au prétexte que cette mesure favorisait « Wall Street » (la finance) et pas assez « Main Street » (le peuple américain)… Un argument bien surprenant puisque la mesure concernait pour une fois directement les ménages américains !

En réalité, les mesures rejetées comprenaient en effet l’enveloppe destinée à la population américaine, mais aussi des mesures de soutien aux entreprises (baisses d’impôts, refinancement des compagnies aériennes en difficulté…). Ce sont donc ces mesures dans leur ensemble qui ont été jugées trop en faveur du monde de la finance.

Les démocrates vont à leur tour soumettre un plan de soutien, qui ne devrait pas manquer d’être rejeté par les républicains. Un accord reste possible, tant il serait difficile politiquement de porter la responsabilité d’un échec éventuel.

2. Les prophéties apocalyptiques de la Fed de Saint Louis :
James Bullard, le Président de la Fed de Saint Louis (et ancien candidat à la présidence de la Federal Reserve), a annoncé que la fermeture partielle de l’économie américaine pourrait entrainer un pic de chômage de 30% ainsi qu’une baisse du PIB de 50% sur le second trimestre 2020. Ces chiffres, dont le détail n’a pas été communiqué, attirent l’attention pour plusieurs raisons :

– Tout d’abord, ces chiffres ronds, fournis sans méthode ni autre détails, ressemblent davantage à un signal d’alarme qu’à une réelle anticipation. Il faut rappeler que M. Bullard est connu pour ce genre de communications, et que son positionnement est, à l’instar de Donald Trump, favorable à une intervention massive de la Fed pour soutenir l’économie US, et ce bien avant le début de la crise du Covid-19. Ces données doivent donc être prises avec beaucoup de précautions…

– Il est cependant vrai que l’économie américaine pourrait être sévèrement affectée par la situation. Mais, ni le chômage, ni le PIB ne sont calculés de la même façon d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Il pourrait en effet y avoir un fort ralentissement ponctuel de l’économie américaine, mais celle-ci est également construite de telle façon qu’un très fort rebond de la production pourrait avoir lieu sur le second semestre 2020. Cette situation, bien que très sérieuse à court terme, devrait avoir des effets limités sur le long terme, pour autant que la crise sanitaire connaisse un dénouement rapide.

3. Le point Covid-19 du jour
La progression du Covid-19 se poursuit dans le monde, et on compte désormais plus de 350.000 cas confirmés. Le nombre de décès s’élève désormais à 15.430, mais les guérisons se poursuivent et 100.000 personnes sont désormais tirées d’affaire dans le monde.

Le virus fait toutefois son entrée de façon marquée sur le territoire américain (35.000 cas), en particulier dans la ville de New York où l’on dénombre plus de 10.000 contaminations. Les habitants de la ville ont été placés en confinement, et les mêmes mesures ont été implémentées ailleurs dans le pays, en particulier en Californie à l’échelle de tout l’état.

 

REVUE DE PRESSE

A quoi peut-on comparer la crise du Covid-19 ?
Si nombre d’intervenants comparent la chute récente des marchés à celle de 2008, les raisons de cette crise sont pourtant bien différentes. Un papier publié par Fidelity International fait le point sur la situation et précise qu’il vaut mieux prendre l’exemple de la grippe espagnole de 1918 pour exemple. Très instructif.

La BCE sort de sa zone de confort, pour mieux surmonter la crise
Cet article, signée par le « Chief Economist » d’Invesco, détaille les mesures hors normes mises en place au niveau européen pour assurer la liquidité des marchés et explique en quoi ces actions inhabituelles venant de cette institution aux rouages bien huilés est une bonne chose.

 

Sources : WiseAM, Zone Bourse, Investing, Arcgis, Investir
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 23/03/2020