1/ Patience, patience…
Si le rythme de l’actualité se tarit quelque peu en cette période estivale, la Réserve fédérale américaine était tout de même sur le pont en début de semaine. La réunion de la banque centrale a permis à l’institution d’affiner son diagnostic économique. Un seul mot suffit à résumer le ton du communiqué : patience ! Jérôme Powell a bien noté une reprise vigoureuse de l’économie en sortie de confinement… Mais également, le rebond de la pandémie qui limite clairement la visibilité du banquier central. Les annonces de prolongation des programmes exceptionnels de soutien au financement répondent à ce constat. Comme évoqué plusieurs fois dans cette chronique, les responsables américains surveillent comme le lait sur le feu la confiance du consommateur et les risques pesant sur l’emploi. Ces éléments amèneront clairement la banque centrale à maintenir son soutien. Les taux directeurs devraient donc rester durablement bas et le niveau actuel maintenu jusqu’à la fin de l’année.

2/ Une situation sanitaire toujours en surveillance en Europe
La prudence semble également de retour sur le vieux continent, en cette période estivale propice aux déplacements de personnes. Ainsi, nous notons que nombre d’Etats reviennent à la mise en place de règles sanitaires strictes (contrôle aux frontières, dépistages massifs, mise en quarantaine). Logiquement, l’effet devrait se faire sentir sur la confiance du consommateur si cette dynamique devait perdurer à la rentrée. L’indice du climat des affaires et de la confiance des consommateurs de ce jour en zone Euro est ressorti en légère hausse. Son niveau absolu est venu confirmer ce que le rapport de l’INSEE traduisait déjà la veille : la baisse du moral des consommateurs français met en évidence les défis qui restent à relever. Il convient toutefois de nuancer le propos : la rapidité des réactions des responsables politiques devrait nous éviter le scénario noir, à savoir un retour au confinement qui pèserait lourdement sur la croissance. Comme peuvent en attester les mesures de relance budgétaire massive et la prolongation des aides comme le chômage partiel pour certains secteurs d’activités, les gouvernements resteront au chevet des économies de manière durable !

3/ La Suède a-t-elle mieux résisté au Covid-19 ?
Comme nous avons pu l’évoquer dans l’Edito du 24 mars 2020, la Suède avait choisi la politique de l’immunité de groupe pour lutter contre la propagation du Covid-19. En protégeant ses populations les plus à risques sans toutefois confiner l’ensemble de la population, l’idée de cette stratégie consistait à laisser un grand nombre de personnes en contact avec le virus, pour par la suite augmenter de façon globale les résistances immunitaires du plus grand nombre. Les récentes publications concernant la situation sanitaire en Suède (article en anglais, paru sur Zerohedge) montrent que cette politique fortement décriée il y a quelques mois semble avoir porté ses fruits. Les estimations laissent à penser que près d’une personne sur 7 aurait ainsi été atteinte par le virus, mais le taux de mortalité de ce dernier est resté relativement faible et aucune mesure de confinement total n’a été imposé par les autorités. Si le pays a donc souffert du ralentissement économique mondial, il est clair que la baisse d’activité dans le pays a été moindre. Alors que certains pays européens font désormais face à une résurgence du Coronavirus, le nombre de décès liés à la pandémie est désormais très faible en Suède.

4/ Les publications de résultats battent leur plein
Alors que le second trimestre s’est clôturé voici un mois, les publications de résultats des entreprises sur cette période sont décortiquées par les analystes pour évaluer l’impact passé et futur de la crise sanitaire sur l’activité économique mondiale. Cette semaine, ce sont plusieurs mastodontes des places boursières qui se prêtent à l’exercice, dont les fameux GAFA qui doivent présenter leurs résultats ce jour. Le poids prépondérant de ces valeurs dans les principaux indices fait que ces sociétés sont des acteurs majeurs de la planète finance, mais pas seulement… L’impact des activités des GAFA sur la société a amené les parlementaires américains à se questionner sur leur potentiel d’abus de position dominante, notamment vis-à-vis des rapports concurrentiels. Si les auditions tenues devant le Congrès ont peu de chances d’influencer le jugement des investisseurs à l’heure où paraîtront les résultats du T2 2020, il pourrait cependant en résulter des décisions stratégiques importantes à plus long terme, dont l’impact sur l’activité des GAFA pourrait être conséquent.

Sources : WiseAM, Les Echos Investir, La Provence, La Croix, ZeroHedge, Wikipédia, BFM TV, Les Echos
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 30/07/2020