La mémoire collective des opérateurs n’est pas toujours aussi longue que l’horizon de placement d’un fonds dynamique… Dès lors, un « flash-back » s’impose.

En des temps pas si lointains, un autre intervenant que Donald Trump fut en mesure de donner des ailes aux indices sur la foi d’une simple communication. Mario Draghi, puisque c’est de lui dont il s’agit, s’est de nouveau livré à l’exercice. « A l’ancienne » serait-on tenté de dire, puisque les mots doux dont raffolent les intervenants n’ont pas été « twittés » mais tout bonnement propagés dans nos esprits à travers une simple conférence de presse. Nostalgie, quand tu nous tiens…

Aussi efficace que serait la diffusion d’un gaz euphorisant qui s’échapperait des climatiseurs de salles de marché, « Super Mario » a déclaré qu’il restait de la place pour une baisse des taux et donc un soutien de l’économie. Mario le magicien qui a donc fait baisser les taux sans les baisser pour autant (cf. graphique).

Quelles sont les limites de la banque centrale ?
Nul ne les connaît. Il fut un temps question de la possibilité légale d’un « Quantative Easing ». A un peu plus de 4 mois de la fin de son mandat, le président de la Banque centrale a clairement fait espérer des mesures susceptibles de sortir l’économie européenne de sa zone de turbulence. Baisse des taux, achats d’actifs ?

Toutes les possibilités sont désormais de mise. Première conséquence, les taux à 10 ans allemands se situent désormais juste au-dessus du taux des dépôts de la BCE (-0.4%). Leurs homologues français sont quant à eux tombés sous le seuil, ô combien symbolique, des 0% pour la première fois. Les opérateurs des marchés monétaires parient désormais sur une baisse des taux directeurs d’ici septembre (bien aidés dans leurs prévisions par l’échéance prochaine du mandat de Mario Draghi). Une bien belle sortie qui se dessine pour « Super Mario », qui partirait comme il est venu : en sauveur des marchés financiers.

L’ironie de l’histoire :

Dans l’esprit de Donald Trump, toute banque centrale qui se livrerait à des actions pour défendre les intérêts de sa propre zone monétaire serait coupable d’injustice. Il espère donc probablement que la FED se montrera « fair-play »… en se livrant au même exercice.