Les changements de fond que nos économies connaissent depuis 15 ans ont conduit à la mise en place de politiques monétaires fortement expansionnistes, entrainant une baisse des taux historique.

La genèse
Le 21ème siècle a débuté avec la globalisation de nos économies incluant les pays émergents et ayant pour conséquence de contenir les coûts de production. Le fulgurant développement des technologies de l’information qui s’en suivit impliqua un accroissement de la concurrence entre les différents acteurs économiques (uberisation) et la thésaurisation d’une partie de la valeur créée (importance de la trésorerie des GAFAM) ayant pour conséquence de limiter l’inflation. Ainsi, les banques centrales ont continuellement pu assouplir leur politique monétaire pour soutenir la croissance. Le ralentissement économique observé depuis un an a accéléré ce mouvement structurel de baisse des taux, avec pour point d’orgue cet été, les taux 10 ans de l’Etat Français devenus négatifs, rejoignant ainsi l’Allemagne et la Suisse. Même les Etats-Unis ont vu leur taux 10 ans descendre en dessous de 1.5% !

Aujourd’hui, les taux ont cessé de décroître. Mais l’inversion du cycle ne semble pas pour demain. Les conditions des marchés de l’emploi ne permettent pas d’envisager une pression suffisamment forte sur les salaires pour qu’elle se répercute sur les prix et pousse les banques centrales à relever leur taux.

De plus, bien que cette situation devrait inciter les investisseurs à reconsidérer les marchés actions et les entreprises à déployer de nouveaux investissements, les masses en jeu ne sont pas suffisantes pour modifier l’équilibre sur les marchés de taux. Les épargnants qui ont longtemps été protégés de la baisse des taux par la performance embarquée des Fonds en Euro des compagnies d’assurance ne le sont plus car les assureurs qui avaient acquis des obligations bien pricées se voient contraints de roller les sommes arrivées à maturité sur des rendements proches de zéro.

Dorénavant, pour obtenir une rémunération positive, les épargnants seront contraints d’accepter une prise de risque et/ou une moindre liquidité. L’enjeu consiste à l’organiser dans des proportions acceptables pour les investisseurs. Parmi les actifs éligibles, on trouve entre autres les actions, les produits structurés ou encore l’immobilier. La hausse récente des actions peut constituer un frein à ce redéploiement de l’épargne. Mais face à des taux durablement proches de zéro, le PE d’équilibre doit en tenir compte et s’établir à des niveaux plus élevés qu’à l’accoutumée.

Achevé de rédiger le 03/12/2019