De longs trimestres que le Brexit s’affiche comme l’un des débats les plus houleux mené en salles de marché.  La semaine en cours s’est inscrite dans la même tendance. Les scénaristes étaient toutefois déjà en vacances : décision fut donc prise de rediffuser un épisode précédent. Boris Johnson a donc sorti de son chapeau un accord peu ou prou identique à celui présenté par Theresa May… Les principaux intervenants de marché se sont d’abord congratulés, après que Juncker ait annoncé que l’Europe et la Perfide Albion avaient trouvé un accord.
Le GBP a immédiatement pris la route du nord, et les marchés dans leur ensemble saluaient le dénouement heureux. Las, l’effet s’est vite transformé en soufflet. Les opérateurs avaient malheureusement passé leurs ordres avant de réviser leur leçon propre aux spécificités politiques anglaises. L’accord trouvé ne prendra en effet sa pleine valeur qu’une fois validé par le parlement britannique. A l’instar de l’épisode vécu en fin d’année dernière, lorsque les observateurs avaient accueilli avec une bienveillance prématurée un accord « juste et équilibré ».

Qu’attendre du vote du 19 octobre ?

Là où le bât blesse, c’est que l’accord est finalement très proche de celui qui avait été précédemment retoqué. Passé l’euphorie, il apparait donc désormais dans l’esprit des observateurs que le vote du parlement britannique accouche d’une souris. Un « no deal » étant exclu, le scénario le plus probable est donc toujours le même : un énième report du si redouté Brexit.

Le plus intéressant est ailleurs : le mouvement bien que non pérenne est venu confirmer les grands gagnants si un accord devait se confirmer. Au-delà du GBP, un dénouement heureux profiterait ainsi avant tout aux banques européennes, au secteur automobile, à l’EURUSD et l’EURCHF.

Pendant ce temps, dans l’économie réelle :

A l’heure où la probabilité d’une récession excite les esprits des analystes, l’Empire du Milieu a publié une croissance du PIB décevante…. Soit un plus bas de près de 30 ans. Il n’en fallait pas moins pour que les tensions commerciales se voient exfiltrées de leur cellule pour être installées une nouvelle fois sur le banc des accusés. Les données officielles annoncées cette semaine mettent en exergue le ralentissement prolongé de l’économie chinoise, après une croissance du PIB de 6,2% sur un an pour la période avril-juin, malgré les mesures de soutien engagées depuis l’année dernière par Pékin. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient une progression de 6,1% entre juillet et septembre par rapport à l’année précédente.

Achevé de rédiger le 18/10/2019