Autrefois perçu comme une économie industrielle, l’Empire du Milieu attire chaque jour un peu plus l’attention dans les salles de marchés. D’un atelier mondial à bas coûts (et donc une croissance portée majoritairement par les exportations), la Chine a en effet progressivement opéré une mutation vers une économie davantage soutenue par la demande domestique et par sa capacité à créer de la valeur ajoutée (dans le secteur technologique notamment). Désormais solidement installés à la deuxième place de l’économie mondiale (avant de viser la première marche du podium ?), la Chine reste pourtant faiblement représentée dans les allocations internationales (malgré des flux acheteurs importants ces derniers mois) des investisseurs… du moins pas à hauteur de la puissance qu’elle représente désormais sur l’échiquier mondial.

 

La Chine est incontournable dans le PIB mondial et les marchés actions mondiaux, et pour autant quasi absente des allocations internationales…

 

Source JPMorgan Asset Management, données arrêtées à novembre 2020

 

… Et ce malgré des flux acheteurs qui s’intensifient nettement ces derniers mois !

Source Bloomberg : Flux des ETFs, toutes classes d’actifs confondues, sur les 3 derniers mois et exprimé en millions de dollars au 20/04/2021.

 

Après une gestion stricte mais efficace de la crise sanitaire, la croissance chinoise continue d’être révisée à la hausse par les analystes. Selon les analystes d’UBS, celle-ci pourrait même atteindre 9% en 2021 (après avoir été le seul pays d’envergure à afficher une croissance positive de son PIB sur 2020 à +2,3%), bien au-dessus de l’objectif officiel de 6% du gouvernement chinois. Dans cet univers si favorable en comparaison avec ses pairs, quels sont les défis auxquels la Chine fait face ? La marge de manœuvre de la banque centrale doit permettre de soutenir le redémarrage du secteur privé… et de gérer les risques financiers (taux de défaut) propres à l’économie chinoise. Après avoir profité d’une explosion des exportations liée à la reprise de ses partenaires commerciaux (les exportations ont explosé de 60.6% sur les deux premiers mois de l’année sur un an glissant !), la Chine tirerait inéluctablement un avantage d’une surprise positive sur la croissance américaine (attendue à +7,7% en 2021 selon les analystes). Surtout, le relais pourrait désormais venir de la demande intérieure, qui pourrait se renforcer ces prochains mois. Selon Bloomberg, le second semestre pourrait voir les émissions gouvernementales s’intensifier, pour atteindre 3,3% du PIB sur l’année civile. De quoi soutenir nettement l’investissement public… Surtout, le nouveau recul des restrictions sanitaires mis en place à partir de début mars ne manquera pas de gonfler les dépenses de consommation.

Si la Chine reste globalement nettement sous pondérée dans les allocations internationales, les profondes transformations de l’économie chinoise se matérialisent en revanche bien plus nettement dans la composition des indices émergents, comme un symbole du bouleversement sectoriel que nos économies traversent également à travers le globe. Ainsi, la montée en puissance de l’Empire économique du Milieu est évidemment nourrie par l’essor des nouvelles technologies. La Chine, et plus généralement l’Asie, pèsent ainsi désormais près de 80% des indices actions émergents. Les anciens mastodontes du segment sont depuis réduits aux rangs de faire valoir : le poids déclinant de secteurs autrefois prépondérants comme l’énergie et les matières premières pénalise avant tout les pays exportateurs comme le Brésil, la Russie ou le Mexique. Ainsi, le poids cumulé des secteurs de l’énergie et des matériaux a été divisé par 2 sur les 15 dernières années ! Exit les Petrobas et autres Lukoil, place aux « BATTS » ! (Baidu, Alibaba, Tencent, TSMC, Samsung).

Le poids de l’Empire du Milieu dans le PIB mondial n’a cessé de croître depuis plus de 50 ans.

Source Bloomberg-WiseAM 

 

JPMorgan A-Share China Opportunities

La sous-pondération quasi-structurelle des dernières années évoquée en préambule peut s’expliquer par certaines spécificités propres au marché chinois qui ont pu échauder les investisseurs (volatilité importante, opacité des entreprises, difficultés à pénétrer le marché local). Experts depuis de nombreuses années du marché émergent, JP Morgan tire donc un avantage certain de son implantation locale… Constat qui ne prévaut d’ailleurs pas uniquement pour leurs stratégies chinoises ! JPMorgan AM possède en effet l’une des plus importantes équipes actions émergentes implantée localement sur les différentes zones (Hong Kong, Singapour, Séoul, Shanghai & Taipei). Au total, l’équipe actions Chine s’appuie sur une armée de spécialistes du marché local, composée de 20 investisseurs professionnels dont 14 analystes sur le marché chinois avec une moyenne de 15 ans d’expérience.

Expert de la classe d’actifs, JPMorgan AM s’appuie dans le fonds JPMorgan A-Share China Opportunities sur un solide processus d’investissement et de contrôle des risques pour construire un portefeuille diversifié de 50 à 70 lignes. Son approche d’investissement se construit autour d’un processus fondamental de sélection de titres « bottum-up » et cherche à identifier les sociétés de qualité affichant un potentiel de croissance supérieur et durable. Le lecteur avisé devinera donc entre ces lignes un bais croissance et « tech » prépondérant dans le portefeuille. Le secteur des technologies de l’information pèse ainsi 20% de l’allocation, soit le double de l’indice de référence CSI 300 Index. Rien de bien surprenant, puisque la société de gestion revendique justement sa capacité à créer de la valeur à long terme en privilégiant des thématiques d’investissements comme la croissance de la demande intérieure, la substitution de produits nationaux aux importations et les progrès technologiques.

Les thèmes d’investissement préconisés par l’équipe de gestion (technologie, santé et consommation) traduisent un positionnement destiné à profiter du constat posé en préambule, à savoir la montée en puissance de la « nouvelle » économie mondiale au détriment de l’ancienne. Dans le secteur de la tech, la Chine est ainsi lancée sur la voie d’une industrie technologique nationale via la fabrication de semi-conducteurs (alors qu’elle était jusqu’alors importatrice). Le pays a également opéré une transition notable vers une plus grande consommation d’énergie propre, jusqu’à devenir un leader dans l’utilisation et la production de véhicules électriques… Les objectifs gouvernementaux devraient intensifier le phénomène dans les prochaines années.  Dans le secteur de la santé, l’Empire du Milieu profite des changements structurels provoqués par la crise sanitaire, et l’augmentation de la demande de services et de produits de santé devraient continuer de croître. Plus globalement, le pays est, toujours selon la société de gestion, en première ligne pour profiter de trois tendances macroéconomiques fortes liées au domaine de la santé (externalisation de la recherche et développement, fabrication d’équipements médicaux, R&D pharmaceutique). Enfin, au gré de l’augmentation des revenus des ménages, la consommation interne continuera de nourrir un peu plus encore la croissance économique. Sur ce point, la « premiumisation » de la consommation, et la montée du divertissement en ligne constituent des axes d’investissements majeurs du fonds pour jouer l’amélioration du niveau de vie de la population chinoise.

 

Intégration dans les portefeuilles

Les fondamentaux du marché actions chinois font ressortir un profil plutôt GARP de cette classe d’actifs (« Growth At Reasonable Price »). Les résultats du portefeuille se payent ainsi 23 fois, pour une croissance des résultats attendue de 20% sur les 5 prochaines années. A titre de comparaison, le Nasdaq se paye quant à lui 28 fois les résultats pour une croissance des résultats attendue autour de 12% sur la même période. Un constat qui corrobore un peu plus l’attractivité de ce segment pour diversifier l’approche « croissance » de nos allocations d’ores et déjà bien investies sur ce segment au travers du marché américain. Comme évoqué précédemment, le marché actions chinois reste très volatil, et il apparait en ce sens opportun de travailler progressivement les pondérations dans nos différents portefeuilles qui y sont exposés. Après un début d’année en fanfare, ce marché a été touché par la consolidation des valeurs « croissance » (février-mars 2021). Aussi, cette correction de court terme peut être lue comme une opportunité pour se positionner sur les évolutions structurelles évoquées précédemment. Au-delà de ces mouvements boursiers à court terme, l’Empire du Milieu devrait en effet continuer d’accaparer un peu plus l’attention des investisseurs ces prochaines années, à la faveur des thèmes d’investissement porteurs présents au sein de ses marchés actions.

L’étude multi-factorielle du fonds par notre modèle propriétaire Weco confirme en premier lieu le biais croissance à fort beta du portefeuille. Il ressort également que le fonds permet de capter la tendance potentielle des entreprises chinoises positionnées sur les segments à plus fort potentiel économique.

 

WiseAM est investi dans le fonds JPMorgan A-Share China Opportunities pour ses OPCVM et ses portefeuilles individuels.  Ceci n’est pas une recommandation d’investissement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.