1/ Les républicains vont-ils sauver leurs vacances ?
Comme le veut la coutume (ou plutôt le « Recess »), le Sénat américain devrait fermer pour un mois à compter de vendredi. Selon le très sérieux « The Hill », il aurait pourtant été demandé aux sénateurs républicains de rester à Washington la semaine prochaine ! La raison ? L’accord sur le nouveau plan de relance n’est toujours pas effectif outre-Atlantique. En chefs de file des plus motivés, on retrouve étonnamment les sénateurs républicains… dont le siège sera remis en jeu en novembre ! Dans une redite du « Whatever it takes » rendu célèbre par Mario Draghi, ces mêmes sénateurs seraient prêts à accepter l’intégralité des exigences démocrates pour parvenir à cet accord… comme un symbole des divergences d’opinion actuellement à l’œuvre au sein du parti républicain. Si l’idée de concessions budgétaires aux démocrates semble tout de même faire consensus, le leader républicain du Sénat McConnel a lui-même reconnu ces divisions internes… Il a tout de même ouvert la porte au point d’achoppement majeur opposant républicains et démocrates : la si cruciale extension de l’assurance chômage de 600 dollars par semaine. Les observateurs anticipent désormais majoritairement un accord cette semaine pour un vote la semaine prochaine… Un scénario qui permettrait aux intéressés de rejoindre leur lieux de villégiature avec le sentiment du devoir accompli !

 2/ Gare aux récalcitrants…
La dernière sortie de Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain, illustre à merveille le climat qui règne à travers le monde à l’égard de Huawei… L’ancien directeur de la CIA a ainsi déclaré que les Etats-Unis s’apprêtaient à prendre des mesures anti-espionnages à l’égard de certaines sociétés chinoises… Huawei en tête, sans grande surprise, mais aussi TikTok (cf. ci-dessous) ou encore WeChat (Groupe Tencent). La préoccupation des hautes instances américaines ne concerne pas seulement le territoire national… et les alliés des Etats-Unis seraient bien inspirés de marcher droit s’ils entendent le rester ! Via la mise en place d’autorisations temporaires d’équipement 5G, la France a déjà ces dernières semaines implicitement interdit Huawei de 5G en France (suffisant pour préserver les relations diplomatiques avec l’Empire du Milieu ?)… Dans le même temps, la Grande-Bretagne a opéré un virage à 180° en écartant elle aussi le mastodonte chinois du déploiement de cette technologie sur son territoire ! Comme un témoin supplémentaire de l’influence grandissante des Etats-Unis… Dans des menaces qui n’en portaient pas le nom, l’ambassadeur des Etats-Unis au Brésil, Todd Chapman, rappelait ces derniers jours que l’éventuelle implantation de cette technologie dans le pays, décidemment si controversée, ne se ferait pas « sans conséquences ».

Dans le même registre, et toujours dans ce contexte économico-diplomatique tendu entre chinois et américains, Donald Trump a annoncé vouloir interdire l’application TikTok sur le territoire américain. L’application d’origine chinoise, qui permet à ses utilisateurs d’échanger de courtes vidéos sur fond musical, a déjà séduit plus de 800 millions d’utilisateurs dans le monde, notamment chez les adolescents. Avec près de 65 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, le président américain souhaite ainsi fermer l’application le 15 septembre prochain à moins que Microsoft ou une autre entreprise américaine ne rachète l’activité et trouve un accord avec ByteDance, actuel propriétaire chinois de l’application. Les problématiques liées à la 5G et à l’accumulation impressionnante des données collectées par les applications sur smartphone résument bien la complexité des enjeux qui entourent les relations sino-américaines depuis plusieurs années maintenant !

3/ Kanye West, le cheval de Troie républicain ?
Il y a quelques semaines de cela, le rappeur Kanye West défrayait la chronique par un meeting de campagne bien loufoque… Sans que personne ne puisse réellement comprendre la volonté de l’artiste… Rendre hommage à un film satirique en passe de devenir un film d’anticipation ? Une stratégie politique plus élaborée se cache peut être derrière ce candidat présidentiel ô combien surprenant. Kanye West aurait en effet déposé ses signatures qui lui permettraient de figurer sur les bulletins de vote dans le Wisconsin. Selon différentes sources, l’avocat ayant déposé les dites signatures… travaillerait en parallèle activement à la réélection de Donald Trump. Charge désormais à la commission des élections du Wisconsin de déterminer dans les prochains jours la validité des signatures récoltées. Pour rappel, Donald Trump avait construit sa victoire de 2016 en emportant des états clés, historiquement démocrates, comme le Wisconsin. L’idée qui pourrait ainsi se cacher derrière la candidature improbable du rappeur pourrait être de priver les démocrates d’une poignée de voix qui pourraient s’avérer déterminantes dans ce « swing state ». Qu’on se le dise, tous les coups sont désormais permis pour remporter la présidentielle américaine.

Sources : WiseAM, U.S Senate, The Hill, Forbes, The Washington Post, Business Insider, Wikipédia, Le Monde, The New York Times, Telecoms, Brut, Slate, Market Watch 
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 06/08/2020