1/ Le pétrole poursuit son rebond
Alors que le baril de Brent vient de franchir le seuil des 65 dollars, les éditoriaux financiers s’évertuent ces derniers jours à identifier les catalyseurs positifs des cours de l’or noir. Retour anticipé de la demande sur fonds de relance budgétaire massive, repli des stocks de bruts aux Etats-Unis, restrictions de productions de l’OPEP, vague de froid outre-Atlantique… Les facteurs, structurels ou plus conjoncturels, sont nombreux ! De manière plus générale, l’envolée récente des cours du brut traduit un optimisme certain des intervenants, évidemment perceptible sur les marchés actions, quant au retour de la croissance que nourrira l’avancée des campagnes de vaccination. Certains se rappelleront à cette occasion de la situation rocambolesque vécue l’an dernier au cours de laquelle le pétrole se traitait … à cours négatif ! Pour autant, faut-il craindre une contribution trop forte de l’or noir à l’inflation… et donc anticiper une normalisation budgétaire contrainte des banques centrales ? La Russie pourrait dès la prochaine réunion de l’OPEP militer pour un assouplissement des quotas de production… Une demande susceptible d’aboutir tant elle arrangerait finalement nombre d’acteurs… Une échéance à suivre donc, puisque une accalmie sur les cours du Brent limiterait de facto les pressions inflationnistes… et donc l’impact indirect du baril de Brent sur l’orientation des taux souverains !

2/ L’œil de … Francfort !
Pour les raisons évoquées précédemment, les taux souverains connaissent une légère remontée dans le sillage de l’évolution des anticipations d’inflation. Il n’en fallait pas moins pour que nombre d’observateurs s’interrogent sur l’ampleur potentielle du mouvement. Il est à ce titre primordial de rappeler l’interventionnisme de la BCE et sa vision globale. Alors que la maitrise de la situation épidémique prend du retard en Europe, la réouverture des économies et le retour de la croissance ne pourront s’opérer que de manière graduelle. Un contexte tel que la remontée du taux d’inflation ne sera que progressive… La BCE avait d’ailleurs lors de sa réunion de janvier communiqué sur un scénario économique plus que prudent. Aussi, la légère remontée des anticipations d’inflation ne semble pas menacer la politique accommodante de la BCE, qui devrait attendre un retour marqué de la croissance vers les niveau pré crise avant de raffermir sa posture. Ménages, entreprises… et Etats ont toujours grand besoin de conditions de financements favorables !

3/ Janet Yellen tend la main … à l’Europe !
A l’occasion d’un entretien (par téléphone, Covid-19 oblige) avec Valdis Dombrovskis, vice-président de l’exécutif européen en charge du Commerce, l’ex présidente de la Fed a insisté sur la nécessité d’une coopération étroite des Etats-Unis et l’Union européenne. L’objectif affiché est donc de travailler étroitement sur les enjeux stratégiques du moment (gestion de la pandémie, soutien du retour de la croissance mondiale et transition énergétique). Forcément sensibilisée à la nécessité de s’appuyer sur la force de frappe des banques centrales pour parvenir à ses objectifs, Janet Yellen s’est également entretenue avec Christine Lagarde. L’occasion, là aussi, d’insister sur la coopération entre les deux zones économiques… Puisse cette collaboration être placée sous de meilleures auspices que sous l’ère Donald Trump, et nourrir les créations d’emplois et le retour de la croissance de part et d’autre de l’Atlantique.

4/ Les graphiques de la semaine
Les cours du pétrole sont revenus sur leurs niveaux d’avant crise du Covid-19 :

La remontée des taux souverains reste à relativiser sur le long terme : exemple du 10 ans US

Le constat est le même sur le Vieux Continent : exemple du 10 ans allemand.

 

Sources : WiseAM, Sputnik, Paris Match, El Watan, Investing, Challenges, La Tribune
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 18/02/2021.