1. Les derniers seront les premiers !
Certains américains auront plus de raison que d’autres de festoyer autour d’une dinde de 25 kilos en cette semaine de Thanksgiving. Selon le célèbre indice des milliardaires de Bloomberg, la fortune du roi de l’électrique Elon Musk a connu cette année une vertigineuse ascension de plus de 110 milliards de dollars en 2020 ! Sur la seule séance du 24/11, la hausse de sa fortune atteint 11,8 milliards de dollars… Une augmentation qui lui permet d’atteindre la seconde place du classement (la première place restant occupée par Jeff Bezos) avec une fortune globale proche de 140 milliards de dollars, à la faveur d’une hausse depuis le début de l’année du cours de l’action Tesla de plus de 580% ! Ce classement, si particulier que même la dernière place apparaît enviable, a vu Elon Musk dépasser Marc Zuckenberg ou encore Bill Gates, alors même qu’il n’était « que » 35ème en début d’année civile.

Nombre de constructeurs ne s’y trompent pas et essaient tant bien que mal de prendre le train électrique en marche. General Motors s’est ainsi retiré du recours contre l’Etat de Californie qui visait à contester les règles environnementales encourageant même les autres constructeurs à faire de même ! Autrefois célèbre pour ses « pick up » de 2,5 tonnes consommant 30L/100km, GM s’est surtout engagé à intensifier sa production de véhicules électriques. Pour rappel, la future administration Biden a fait de l’électrification du parc automobile un de ses chevaux de bataille.

Pour finir ce paragraphe déjà riche en chiffres vertigineux, rappelons que la hausse de Tesla (récemment entretenue par son entrée dans l’indice privilégié des investisseurs qu’est le S&P 500), permet au constructeur automobile de voir sa capitalisation boursière se rapprocher de 550 milliards de dollars… Soit un peu plus que celles de BMW, Daimler, General Motors, Honda, Toyota et Wolkswagen réunies ! Après seulement 17 ans d’histoire, Tesla vaut désormais près de 50 fois le groupe Renault !

2. Quand les dindes soutiennent la bourse…
Les bourses aiment parfois perpétuer quelques traditions comme le « rallye de fin d’année » ou bien… la hausse qui précède Thanksgiving ! Quelques heures avant de rejoindre leurs lieux de villégiatures respectifs qui font craindre aux autorités des conséquences sanitaires fâcheuses, nos amis américains ont sur la séance du 24 novembre porté les indices US au sommet. A année particulière, performance exceptionnelle puisque la séance en question engendre les plus gros gains pré-dindes de ces dernières années ! Plus surprenant, cette hausse se construit habituellement dans des volumes limités qui favorisent les mouvements erratiques. Pas cette fois… puisque les volumes se sont même inscrits en hausse ! Sur une semaine raccourcie, 14,3 milliards de titres se sont échangés selon CPR Asset Management, alors que la moyenne hebdomadaire était de 10,8 milliards depuis le début de l’année. Les secteurs aux plus gros potentiels de rattrapage ont clairement soutenu cette dynamique, puisque les achats des opérateurs se sont portés sur les valeurs de l’énergie, les financières ou encore les titres de l’industrie. Un « Black Friday » avant l’heure !

Notons toutefois que les secteurs « stars » de cette année comme la technologie ont eux aussi bénéficié de flux, puisqu’ils n’ont pas non plus connu la traditionnelle baisse de volume hebdomadaire…

3. Une croissance du PIB positive en 2020… C’est possible !
Mais seulement en Chine ! Nul ne peut désormais ignorer que l’Empire du Milieu sera le grand gagnant de l’année 2020. De la même manière que les Etats-Unis avaient pu ressortir grandi de la Seconde Guerre mondiale, la Chine a profité de sa capacité à juguler efficacement la pandémie et à remettre en ordre de marche son économie plus rapidement pour que ses concurrents. Alors même que des pays comme la France devraient connaître un recul de leur PIB de l’ordre de 10% en 2020, l’économie chinoise est déjà sur le point de renouer avec sa trajectoire de croissance pré-pandémique ! Pour rappel, les économistes les plus optimistes ne prévoient aux Etats-Unis un retour à la normale que pour la fin de l’année 2021 et pas avant 2022 sur le Vieux Continent ! Aucun pays, du monde émergent comme développé, ne peut se targuer d’une telle performance. Profitant de l’impressionnant rebond de ses exportations, mais aussi d’une consommation dynamique de sa population, le pays devrait afficher une croissance positive moyenne en 2020 !

4. Les banques centrales ne sont pas en reste
Les dernières publications issues de la Federal Reserve américaine se montraient relativement optimistes concernant l’état de santé de l’économie. Les chiffres sur lesquels se basait ce constat ne tenaient toutefois pas compte de la forte augmentation des nouveaux cas ces deux dernières semaines. Les besoins de financement des ménages et des collectivités pourraient repartir à la hausse en cas de fermeture post-Thanksgiving de l’économie. Il est probable compte-tenu des dernières déclarations des banquiers centraux de l’oncle Sam, qu’un assouplissement monétaire supplémentaire soit mis en place à court terme. En Europe, Christine Lagarde milite pour une hausse de l’enveloppe des achats d’actifs destinés à soutenir les émissions de dette des Etats et du système financier européen. Un tel renforcement des mesures de soutien permettrait de maintenir les taux souverains à leur niveau actuellement très bas et aider la parité Euro/Dollar à rester stable à moyen terme.

5. Graphiques de la semaine

Les indices américains au sommet – S&P 500

La parité EUR/USD toujours aussi stable

Les taux toujours aussi bas (10 ans Français)

Prenons de la hauteur par rapport au rebond des valeurs financières