1/ L’Europe peut elle aussi profiter de l’effet Biden !
Le lecteur régulier de ce billet hebdomadaire ne sera pas surpris par les lignes qui suivent… Le nouveau volet de relance de Joe Biden est très attendu par les observateurs ! Joe Biden a en effet dévoilé cette semaine les détails d’un plan de relance qui devrait tout de même peser entre 2 000 et 4 000 milliards de dollars ! L’occasion pour les investisseurs de renier leurs convictions, eux qui n’ont d’ordinaire pas pour habitude de saluer un plan public financé par des hausses d’impôts sur les entreprises… Une ratification de ce plan constituerait à l’évidence un énième coup d’accélérateur à une économie américaine déjà lancée à pleine vitesse sur la route d’une sortie de crise… pendant que la zone euro s’empêtre dans d’interminables détours sanitaires.

Heureusement, l’effet Biden ne concerne pas que l’Oncle Sam. L’Euroland peut ainsi se féliciter que les responsables politiques américains aient ces dernières semaines multiplié les appels du pied vers l’Union Européenne. L’idée défendue est de poursuivre l’amélioration des relations commerciales et fiscales, notamment mises à mal durant l’ère Donald Trump. Un relai de croissance potentiellement salvateur alors que les restrictions liées au Covid-19 continuent de menacer la puissance de la reprise du Vieux Continent.

 

2/ Place aux négociations…
Comme nous l’évoquions en préambule, l’annonce du second volet du plan de relance de Joe Biden constituait l’un des événements de la semaine les plus commentés à travers le globe par la sphère financière. Pour autant, les détails communiqués (sur lesquels nous reviendrons) ne doivent pas occulter le fait que les négociations devraient durer un certain moment… Le fait de financer partiellement ce plan par une augmentation de la fiscalité (relèvement du taux d’imposition des sociétés de 21 à 28%, suppression des exonérations sur les 10 premiers pourcents rapatriés, fin des taxes préférentielles sur le secteur des énergies fossiles) complique la tâche : il s’agira de convaincre 10 sénateurs républicains pour dégager la majorité nécessaire au Sénat ! Le chef de file des républicains au Sénat Mitch McConnell a d’ailleurs dénoncé ce plan, qui s’apparente selon lui à « un cheval de Troie pour de massives hausses d’impôts » !

« Last but not least », le plan en question n’emporte pas non plus l’adhésion totale du parti démocrate. Certains trouvent l’envergure du plan trop limitée quand d’autres s’inquiètent de l’impact sur l’endettement du pays ! Un équilibre précaire que nous avons souvent vécu ces dernières années, des négociations plus récentes sur les premiers plans de relance aux différentes échéances sur le relèvement du plafond de la dette (aussi appelé « Fiscal Cliff ») dans un passé plus lointain… Le pragmatisme américain finit le plus souvent par l’emporter à la fin. La difficulté des négociations à venir ne menace donc pas la perspective finale de voir le plan ratifié. Justement, quelles en sont les grandes lignes ?

 

3/ Les grandes lignes du plan
La nouvelle équipe présidentielle a présenté un plan de dépenses pour les 8 prochaines années… financées par une hausse de la fiscalité des entreprises sur les 15 prochaines années. Une partie substantielle du plan (650 milliards de dollars) serait dirigée vers les transports et infrastructures, véritable caillou que l’Oncle Sam se traîne dans sa chaussure depuis de trop longues années. La transition énergétique n’est pas en reste puisque 174 milliards de ces 650 milliards de dollars seraient consacrés aux véhicules électriques. Les réseaux télécoms, bâtiments (notamment scolaires) bénéficient d’une enveloppe similaire à celles des infrastructures. Au global, ces 1 300 milliards de dollars auraient des effets importants et rapides sur la croissance… et l’emploi, via le secteur de la construction. Un véritable plan Marshall 2.0 ! Notons par ailleurs que l’industrie pourrait bénéficier d’un plan de relance de 600 milliards de dollars, afin de soutenir notamment la recherche et le développement. Enfin, les domaines de la santé pourraient quant à eux profiter d’une enveloppe de 400 milliards de dollars ! Le second volet du plan concernerait les allocations familiales ainsi que l’assurance santé, pour un total global qui pourrait donc représenter jusqu’à 4 000 milliards de dollars. En conclusion, le plan annoncé par la Maison Blanche représenterait selon les analystes 1.5% de PIB supplémentaire par an sur les 8 prochaines années, alors que le financement se ferait sur 15 ans et représenterait lui 0.5% de PIB à l’année.

 

4/ Pendant ce temps, l’emploi US retrouve déjà des couleurs !
Le rapport ADP publié cette semaine (lien hypertexte) fait état de 517 000 créations d’emplois dans le secteur privé en mars. Signe supplémentaire de la vigueur de la reprise américaine. Ce chiffre est en effet le plus élevé enregistré depuis le mois de septembre ! La réouverture bénéficie notamment grandement au secteur des services, secteur hautement contributeur à cette dynamique de création d’emploi. Puisse-t-on retranscrire dans quelques semaines les mêmes informations à l’égard de l’Hexagone…

Sources : WiseAM, Le Monde, L’Echo, Forbes, Wikipédia, Le Figaro, Boursorama
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 01/04/2021