1/ Reste-t-il du (bio)carburant dans le moteur ?
Après une année 2021 favorablement orientée sur la plupart des grands indices, une question lancinante s’impose peu à peu dans l’esprit des épargnants… Quel potentiel les marchés actions ont-ils encore à offrir ? Les indices boursiers ont, il est vrai, inscrit de nouveaux records… Notons toutefois que les entreprises ont elles aussi su afficher des bénéfices à la hauteur ! Ces mêmes entreprises, à la faveur du soutien (budgétaire et monétaire) dont elles ont bénéficié, ont en effet su tirer profit de la conjoncture et afficher des taux de marges historiques. Si les GAFAM ressortent comme les grands gagnants des derniers mois, nombre de secteurs tels que l’automobile et les valeurs bancaires ont également su emporter l’adhésion des investisseurs. Points saillants de 2021, perspectives 2022… Retrouvez le tout en image sur la vidéo suivante : https://www.wiseam.fr/b-smart-investir-en-bourse-quel-bilan-en-2021/

 

2/ Don’t fight the Fed !
Il est peu de dire que la réunion du FOMC constituait l’évènement majeur de cette semaine (voire des dernières) dans les salles de marché. En annonçant vouloir mettre à l’arrêt plus vite que prévu les planches à billet (comprendre doubler le rythme de ralentissement de rachat d’actif pour une fin en mars prochain) et durcir sa dynamique de remontée des taux (3 par an sur les deux prochaines années), la Fed a pris un virage en apparence restrictif mercredi soir. Virage que nombre d’investisseurs semblaient craindre comme leur première récession ces dernières semaines. Pourtant, la réaction des principaux indices américains fut… puissamment haussière ! En baisse avant la réunion, l’indice représentatif des valeurs technologiques (le Nasdaq 100) affichait ainsi un gain supérieur à 2% en fin de séance ! Quelle mouche a donc piqué les opérateurs ? En préambule, et malgré le retrait du terme « transitoire », les membres du bureau s’attendent à ce que l’inflation ralentisse considérablement au-delà de 2021… Un scénario finalement logique tant l’effet de base devrait amener les matières premières à sensiblement moins contribuer à l’inflation l’année prochaine. Pour les deux prochaines années, la croissance américaine restera selon la Fed au-dessus de son potentiel, et le taux de chômage en deçà de sa cible long terme à 4%… Pour la Fed, l’économie reste dans un cercle vertueux et ne semble entre les lignes pas inquiète d’une spirale inflationniste salariale. La remontée des taux serait donc davantage liée à cette reprise d’activité solide plus qu’à l’inflation !

Il est probablement exagéré de parler d’une politique « restrictive » mais plutôt d’un retour à une politique moins accommodante. Les conditions de financement devraient rester favorables, et les taux réels négatifs ou proches de 0%… Les conséquences de ce virage monétaire ne sont par ailleurs pas circonscrites aux Etats-Unis pour les investisseurs ! Sur le Vieux Continent, Christine Lagarde a également opéré un ralentissement du soutien monétaire, sur un rythme il est vrai bien plus doux qu’outre-Atlantique. Selon le consensus Bloomberg, la divergence entre les politiques monétaires des deux principaux mastodontes économiques que sont la Chine ou les Etats-Unis devrait donc finalement être plus importante qu’anticipé il y a quelques semaines. L’Empire du Milieu a effectivement adopté une position plus accommodante, alors que la Fed a, comme évoqué en préambule, accéléré sa normalisation… La décision de la Fed est en effet intervenue seulement quelques jours après l’annonce du passage de la Chine à une politique « pro-croissance ». La conférence de travail économique de 2021 a mis en évidence une approche beaucoup plus équilibrée entre les objectifs à court et long termes. Signe supplémentaire du soutien monétaire à venir ? Probablement…

 

3/ Faut-il voter Omicron ?
Si le PDG de Moderna estime un nouveau vaccin nécessaire, la direction de Pfizer s’attend elle à ce qu’une certaine protection demeure… L’anticipation de l’évolution de la situation sanitaire est à l’évidence un exercice ô combien périlleux. Pour autant, il n’est pas contradictoire de dire que l’investisseur dispose aujourd’hui de bien plus de visibilité qu’au premier trimestre 2020, qui marqua l’entrée fracassante du Covid-19 aussi bien dans les salles de marché que dans notre quotidien. Delta ou Omicron témoignent en tout cas que les spécificités des variants sont les principaux motifs d’inquiétude… ou d’espoir. Il est par exemple envisageable que le virus devienne hautement infectieux… mais moins mortel. Avec des cas d’Omicron signalés comme bénins, il y a ainsi de l’espoir que le virus évolue dans la « bonne » direction : un scénario dans lequel un virus peu létal mais hautement contagieux se propage pourrait en effet améliorer l’immunité collective à grande échelle… et avec elle la lutte contre le Covid-19 ! Les économistes de Bloomberg se sont par ailleurs livrés à un exercice particulièrement intéressant, visant à estimer l’impact récessif du scénario du pire, qui verrait un variant plus dangereux (taux de létalité important, résistance au vaccin), comme le Delta, devenir majoritaire. Dans le scénario du pire, et en prenant début 2021 comme référence, le PIB pourrait selon les économistes ne baisser que de… 2%. Comment cela serait-il possible, alors que la récession des deux premiers trimestres 2020 avaient atteint des niveaux bien plus élevés dans la majorité des économies mondiales ? Les entreprises et les ménages sont mieux adaptés pour faire face au Covid-19, et les gouvernements font davantage preuve de pragmatisme quant aux restrictions qu’ils déploient…

 

Sources : WiseAM, Le Monde, BFM Bourse, Le Figaro, L’Agefi, All News, Le Parisien, Le Point, Le Progrès, RTL Info, Sud Ouest, L’Express
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 16/12/2021