1/ A cœur prudent, rien d’impossible !
L’exercice s’annonçait compliqué… Jerome Powell l’a fait ! En parvenant à convaincre de la prudence à venir de la Fed, le Président de la Banque centrale américaine a contribué à ramener de la sérénité sur les taux d’intérêt américains. Comment ? En ne modifiant qu’à la marge son communiqué, mais surtout en insistant sur sa stratégie prudente à court terme. Jerome Powell a envoyé le message souhaité aux observateurs : les conditions financières vont rester favorables. “Les conditions financières globales restent accommodantes, reflétant en partie les mesures politiques visant à soutenir l’économie et le flux de crédit aux ménages et aux entreprises américains”, indique le communiqué. “La trajectoire de l’économie dépendra considérablement de l’évolution du virus, y compris des progrès en matière de vaccination.” Comprenez : nous resterons en soutien si nécessaire ! Entre les lignes, la Réserve fédérale a surtout rassuré sur le fait qu’elle ne s’apprêtait pas à normaliser sa politique monétaire. La diminution des achats d’actifs ne pourra se faire qu’en cas de reprise durable des créations d’emploi et de l’inflation. Même constat pour les taux directeurs : un retour au plein emploi et une inflation durablement installée au-dessus du seuil de 2% seront là aussi nécessaires. Un contexte finalement idéal, puisque cette prudence affichée s’inscrit dans un contexte de révision à la hausse des prévisions de croissance de la banque centrale ! Pour finir ce tableau idyllique pour l’investisseur, le plan de soutien budgétaire de 1 900 Milliards a bien été adopté…

2/ Pendant ce temps en Europe…
La dynamique économique du Vieux Continent reste plus capricieuse qu’outre-Atlantique… Le contexte de restrictions sanitaires pesant encore sensiblement sur l’activité. En Allemagne, le Conseil économique des « Sages » a revu à la baisse ses prévisions de croissance du PIB pour l’année 2021 de 3.7% à 3.1%. Le spectre d’une troisième vague d’infections au Covid-19 continue malgré tout de menacer les perspectives de reprises, et le conseil préconise ainsi une accélération de la campagne de vaccination pour atteindre l’immunité de groupe dans le pays d’ici à l’été prochain.

3/ Joe Biden durcit le ton à l’international
Il s’agit là peut-être d’un des moments clefs du mandat du nouveau Président des Etats-Unis. Un moment qui s’inscrit aussi bien dans la rupture que dans la continuité de la politique de son prédécesseur. La rupture est venue sous la forme d’une interview télévisée au cours de laquelle Joe Biden a ouvertement dénoncé l’ingérence russe dans les élections américaines de 2016 et de 2020. Le locataire de la Maison Blanche a par la suite enfoncé le clou en accusant Vladimir Poutine d’être « un tueur ». Cette fermeté fait contraste avec les relations que Donald Trump entretenait avec Vladimir Poutine… Si ces dernières n’étaient pas au beau fixe, une certaine connivence était toutefois palpable, tant chacun des deux avait besoin de l’autre ! Moscou a immédiatement rappelé son ambassadeur posté à Washington DC, et déploré l’attitude de Joe Biden. Non sans une certaine ironie, Vladimir Poutine a répondu aux déclarations de son homologue, lui souhaitant avant tout une bonne santé…

Le second point, qui cette fois s’inscrit dans la continuité de la politique de Trump, concerne les relations sino-américaines. Joe Biden a dépêché son secrétaire d’Etat, Antony Blinken pour aller à la rencontre des représentants chinois en Alaska, afin de poursuivre les négociations commerciales. Si la diplomatie promet de prendre le relais sur les tweets incendiaires, Joe Biden compte tout de même se montrer ferme sur les sujets qui fâchent. Expansionnisme et droits de l’homme seront abordés. L’objectif central restant d’améliorer les relations commerciales sino-américaines mises à mal par la présidence de Donald Trump.

4/ L’ombre de la pénurie plane sur les semi-conducteurs :
Certaines pages des Editoriaux financiers restent consacrées à d’autres thématiques que l’inflation et les taux d’intérêt… La pénurie dans les semi-conducteurs commence notamment à préoccuper nombre d’observateurs. A l’occasion de l’assemblée générale de Samsung à Séoul, le co-PDG Koh Dong Jin a notamment alerté contre les conséquences d’un « déséquilibre grave » dans le secteur des semi-conducteurs dans le monde, et annoncé que le groupe Samsung ne comptait pas lancer une nouvelle version de son Galaxy Note cette année. Jusque-là, aucun géant de la technologie n’avait tenu un discours aussi alarmiste et la pénurie en question ne semblait surtout n’inquiéter que le secteur automobile. Samsung anticipe ainsi que son prochain trimestre devrait être négativement impacté par la pénurie de puces. L’arrêt prolongé suite à la vague de froid de l’usine NXP de fabrication de puces de Samsung au Texas (pour une fois le Covid-19 n’est pas le responsable !) pourrait ainsi impacter la production mondiale de smartphones tout au long de l’année 2021 ! A suivre…

 

Sources : WiseAM, Les Echos, Investir, Le Figaro, L’Indépendant, Ouest France, Zonebourse, La Croix, Sud Ouest, France Inter, Labo Fnac, Electroniques, Distributique
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 18/03/2021