1/ Bataille politique en vue outre-Rhin
Alors que la scène politique fut surtout agitée outre-Atlantique ces derniers mois, l’actualité des prochains mois pourrait de nouveau se tourner vers le Vieux Continent. Avant les élections françaises de 2022, les élections fédérales allemandes, prévues en septembre 2021, déchaînent d’ores et déjà les passions de la presse outre-Rhin. Les deux partis en tête des sondages ont, il est vrai, des dynamiques bien distinctes… D’un côté, les verts ont clairement le vent en poupe et ont opéré ces dernières semaines une forte remontée dans les sondages… Jusqu’à être crédités de 21% des intentions de vote. Par la voix de leur candidate Annelena Baerbock, le parti défend sans surprise un programme centré sur la transition écologique. Elargissement du mandat de la Banque centrale européenne, intensification des émissions de dette publique en période de taux bas, hausse de la fiscalité et notamment des taxes sur la pollution… Les pistes évoquées pour financer le programme, et surtout le plan de 60 milliards d’euros qui serait destiné à amorcer la transformation digitale et environnementale ne manqueront pas de faire réagir les concurrents du parti, d’ordinaire bien réfractaires aux politiques monétaires et budgétaires expansionnistes.

Bien plus conservateurs, les responsables politiques représentés par l’alliance CDU/CSU souffrent comme beaucoup d’être au pouvoir en cette période ô combien singulière. Pour ne rien arranger, l’alliance a rencontré pléthore de difficultés à désigner un successeur à Angela Merkel… Un contexte bien défavorable qui aura nourri la baisse constatée dans les sondages (désormais 28%). La montée en puissance des verts a tout de même fini par faire réaliser aux membres de l’alliance l’urgence de la situation, et Armin Laschet (CDU) a finalement été désigné pour représenter le parti. Un représentant dans la lignée d’Angela Merkel… et qui fait désormais face à un premier défi d’envergure : fédérer autour de sa candidature et remonter dans les sondages !

 

2/ La guerre commerciale va-t-elle survivre à Donald Trump ?
Le discours de Xi Jinping de cette semaine, à l’occasion du Forum de Boao, fut d’autant plus suivi par les observateurs que les craintes de tensions entre Pékin et Washington ressurgissent. En dénonçant l’hégémonie de certains pays et leur unilatéralisme, Xi Jinping a clairement visé les Etats-Unis… sans toutefois les nommer ! Pour rappel, Washington s’efforce ces dernières semaines de rallier le plus de partenaires à sa cause afin de mettre la pression sur Pékin. Objectif assumé : obtenir des relations commerciales plus équilibrées. Comme évoqué régulièrement dans ce billet hebdomadaire, la balance commerciale sino-américaine s’est nettement creusée ces derniers mois, au détriment de l’Oncle Sam. L’objectif également revendiqué de Washington d’investir massivement dans les infrastructures s’inscrit à l’évidence dans une logique de rattrapage du retard accumulé vis-à-vis de l’Empire du Milieu. Dans cette période propice au regain de tensions commerciales, la Chine a surpris les observateurs (qui anticipaient un resserrement) cette semaine en laissant ses principaux taux directeurs inchangés à l’occasion de sa réunion de politique monétaire, ce qui a immédiatement soutenu l’orientation des marchés actions chinois… En relatif à d’autres zones géographiques, la marge de manœuvre monétaire et budgétaire de la Chine reste importante !

 

3/ Selon Blackrock, la consommation US doit désormais prendre le relais des plans de relance !
Selon le plus gros gestionnaire d’actifs au monde, une reprise immédiate de la consommation des ménages américains est désormais nécessaire pour nourrir la reprise américaine, alors même que les effets de la relance budgétaire sur la croissance du PIB commencent à s’estomper. Les premiers chiffres permettant de jauger l’impact sur la consommation de la réouverture, après le déploiement vaccinal, s’annoncent très suivis par les investisseurs. Nul ne peut ignorer à quel point la généralisation des confinements en 2020 a provoqué un coup d’arrêt brutal des dépenses de consommations, ni l’explosion des taux d’épargne qui ont suivi. Les allocations de relance n’avaient ainsi que peu été consommées. Au-delà des dépenses de consommation qui devraient se multiplier, le rebond de l’emploi s’annonce lui aussi robuste, ce qui devrait augmenter d’autant plus le climat de confiance ambiant, et donc la consommation ! Un véritable cercle vertueux… Dans un avenir proche, les indicateurs économiques avancés permettront de déterminer dans quelle mesure l’épargne de précaution constituée par les ménages s’est tarie.

 

4/ La Banque Centrale Européenne reste à la manœuvre
A l’occasion de la conférence de presse mensuelle donnée ce jour, Christine Lagarde a affirmé que le programme PEPP (« Pandemic Emergency Purchase Program ») ne serait pas retiré de sitôt. Cette annonce, qui est venue s’ajouter au maintien des taux d’intérêts à leurs niveaux historiquement bas, montre la volonté de la BCE de rester accommodante pour aider les acteurs de l’Eurozone alors que le continent reste à ce jour concerné par des mesures sanitaires importantes. La présidente de l’Institution a également rappelé que son objectif n’était pas de se servir de la politique monétaire pour orienter la valeur de l’euro face aux autres devises, notamment le dollar américain.

 

Sources : WiseAM, RTL, Ouest France, Paris Normandie, Les Echos, La Tribune, Boursier, La Provence
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 22/04/2021