1/ Le prochain débat en salle d’attente
Après d’âpres négociations, le groupe partisan serait enfin parvenu à obtenir un consensus sur le plan de relance dans les infrastructures ! Comme évoqué dans nos précédentes communications, le plan cher à l’administration Biden devrait bien peser près de 1 200 milliards de dollars. Fait nouveau, il serait finalement davantage centré sur les infrastructures « traditionnelles » telles que les routes et les ponts. Plutôt une bonne nouvelle pour qui connaît l’état parfois désastreux de ces infrastructures outre Atlantique… mais pas nécessairement pour Joe Biden puisque ces investissements se feraient au détriment de certaines demandes à vocation sociale du locataire de la Maison Blanche. Et pourtant… Dans le même temps, les négociations se poursuivent donc sur un plan complémentaire, cette fois uniquement démocrate ! Une véritable série à suspens… Si Joe Biden continue de privilégier la solution bipartisane, il espère compléter ce premier volet par un deuxième… via la procédure de réconciliation. En d’autres termes, il doit parvenir à un véritable numéro d’équilibriste politique pour faire valider le plan de 1 200 milliards de dollars avec une majorité de 60 sénateurs, tout en avançant en parallèle sur la procédure de réconciliation, qui nécessite une majorité simple de 50 sénateurs, pour mettre en place ce deuxième volet du plan de relance. Un deuxième volet que les observateurs espèrent tout aussi conséquent, mais qui ferait cette fois la part belle à des ambitions plus idéologiques chères à l’aile gauche du parti démocrate (climat, éducation). Les deux leaders démocrates au Congrès ainsi que la Maison Blanche ont clairement affiché une ambition commune : que ces deux plans soient ratifiés d’ici fin juillet !

 

La croissance américaine se réjouit évidemment de cette double perspective qui nous promet toutefois, le prochain débat : l’habituel relèvement du plafond de la dette du pays de l’Oncle Sam ! Janet Yellen a ainsi tiré la sonnette d’alarme en rappelant qu’un relèvement du plafond s’annonce nécessaire pour cet été (l’ancienne présidente de la Fed a même plaidé pour sa suppression pure et simple). Qu’on se le dise, les responsables politiques américains n’ont pas fini d’occuper le devant de la scène !

 

2/ Feu vert pour l’Italie, une bonne nouvelle n’arrive jamais seule !
Tout va pour le mieux de l’autre côté des Alpes ! Si la « Nazionale » si chère aux Italiens crève l’écran des chaînes sportives, les responsables politiques se réjouissent bien davantage de l’actualité qui monopolise l’attention des chaînes économiques : le pays vient enfin de recevoir le feu vert de l’Union Européenne pour son plan de relance ! L’Italie s’apprête donc ainsi à recevoir 191,5 milliards d’euros de Bruxelles… dont tout de même 68,9 milliards d’euros de subventions directes. A l’occasion d’une présentation commune avec la présidente de la Commission Européenne, Mario Draghi a donc pu ressortir de son placard le costume de sauveur que les observateurs européens connaissent si bien. Selon Ursula Von Der Leyen, le plan de relance italien devrait permettre de « créer plus de 240 000 nouveaux emplois d’ici 2026 » ! Pour rappel, l’Italie est considérée comme le premier pays bénéficiaire du méga plan de relance européen de 750 milliards d’euros (devant l’Espagne, qui devrait obtenir 140 milliards d’euros d’aides), puisqu’elle devrait recevoir 25% de cette somme ! Le pays a, il est vrai, été touché de plein fouet par la pandémie, puisqu’il a été le premier à souffrir des conséquences économiques du confinement. Ainsi, le choc de l’épidémie sur la troisième économie de la zone euro a été de -8.9% sur le PIB en 2020… Soit tout de même la pire récession depuis la seconde guerre mondiale.

 

3/ Place aux autres dates de la tournée…
Toujours selon la présidente de la Commission Européenne, le plan de relance italien devrait avoir un impact « d’environ 1,5 à 2,5 points de PIB » jusqu’en 2026. Place désormais aux autres dates de sa tournée européenne, puisqu’Ursula Von der Leyen ira prêcher la bonne parole à Paris, et tenter de transmettre son optimisme, comme elle l’a déjà fait au Portugal et en Espagne (2ème plus gros bénéficiaire du plan), autres pays à avoir vu leur plan de relance approuvé par Bruxelles. L’occasion de rappeler la dimension idéologique du plan européen : à la faveur notamment d’un investissement important dans les énergies renouvelables, la plus grosse part du plan italien est ainsi consacrée à la révolution verte (68,6 milliards d’euros). Nul doute que les pays qui souhaitent eux aussi obtenir la ratification de leur plan de relance seraient bien inspirés de ne pas trop s’écarter de cette répartition.
Comme évoqué précédemment, un premier versement de fonds européens en faveur de la France pour 5 milliards d’euros (sur 40 milliards d’euros de versements prévus par Bruxelles, adossés au plan de relance français de 100 milliards d’euros) devrait avoir lieu en août selon les dernières informations, avant un second du même montant à l’automne. Globalement, le déploiement des plans de relance alimentera sensiblement le rebond de la croissance européenne… qui pourrait donc retrouver son niveau d’avant-crise au premier trimestre de l’année prochaine.

 

Sources : WiseAM, Les Echos Investir, The New York Times, CBS News, RFI, Country Economy, France Info, Nice Matin, Ouest France, France24, Le Figaro
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 24/06/2021