1/ L’Union européenne a un plan…
Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué des tensions sur les prix des matières premières, et notamment sur le pétrole et le gaz naturel, la thématique des énergies renouvelables est revenue sur le devant de la scène. Les perspectives des principales valeurs composant l’indice des énergies renouvelables ont ainsi connu un fort retour en grâce, alors que les nations européennes se posent la question de la réduction de leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. La volonté politique va-t-elle prendre le relais ? Nul n’aura pu échapper à la crise énergétique frappant de plein fouet le Vieux Continent… Alors que la tension continue de monter sur le marché ô combien crucial de l’énergie, la Commission européenne a d’ores et déjà listé les alternatives susceptibles de compenser les importations d’hydrocarbures russes. L’équation est plus que complexe : les importations annuelles de l’Europe en provenance de Russie représentent 155 milliards de mètres cubes de gaz (BCM). S’en priver nécessite une adaptation rapide des infrastructures et donc des financements colossaux… Selon l’étude menée par le Commissaire au marché intérieur Thierry Breton et la Commissaire à l’énergie Kadri Simson, le défi est possible mais nécessite « de se préparer dès à présent ». L’adaptation du mix énergétique continental représente il est vrai un coût plus qu’important pour le consommateur de l’Euroland. Bien sûr, la première porte de sortie des responsables européens est d’augmenter les importations de gaz naturel liquéfié (Etats-Unis, Amérique Latine, Qatar)… Ce qui n’est possible qu’à hauteur de 50 BCM par an selon la Commission. Si 10 BCM de gaz supplémentaires pourraient arriver via les pipelines de fournisseurs historiques de l’UE tels que la Norvège ou l’Algérie, le compte n’y est pas ! Quelles sont donc les alternatives identifiées par la Commission ? Il devient urgent pour l’Union européenne d’accélérer la transition énergétique. En accélérant vers le solaire ou l’éolien, la Commission estime pouvoir récupérer 22 BCM par an supplémentaires. Il convient pour ce faire d’accélérer les permis… mais également que les capacités de production suivent le rythme. Enfin, le tiers restant pourrait, en attendant mieux, provenir des centrales à charbon européennes (20 BCM de plus) et des centrales à fioul (10 BCM). A suivre.

 

2/ Le monde échappera-t-il à la récession ?
Une étude publiée le 23 mars par les analystes Bloomberg a cherché à répondre à une question cruciale : quel pourrait être l’impact du conflit en Ukraine sur la croissance ? L’étude a pris le soin de modéliser trois scénarios d’évolution de la situation : une désescalade rapide du conflit, un conflit continu et un scénario d’escalade. Il ressort bien sûr de cette étude que l’Europe est particulièrement sensible à l’évolution de la situation quel que soit le cas de figure. Les Etats-Unis, forts de capacité à extraire le gaz de schiste et de relations commerciales marginales avec la Russie, subiront quant à eux le choc de façon bien moins marquée. A ce jour, les analystes de Bloomberg estiment que le scénario le plus probable pourrait être celui d’une poursuite du conflit. Dans ce cas de figure, la Russie et l’Ukraine feront face à une profonde récession, et les prix du pétrole remonteront aux alentours des $120. L’impact sur le PIB de la zone euro serait de 1,6 point, affecté par les retombées commerciales, le resserrement des conditions financières et la hausse du prix des matières premières. Les analystes interrogés estiment que les niveaux actuels des marchés correspondent au scénario de la désescalade. Une poursuite du conflit pourrait signifier un retour de la volatilité sur les marchés européens au second trimestre 2022, en particulier sur les actifs et les zones géographiques les plus exposés au conflit. Selon le FMI, une récession mondiale n’est pour le moment pas d’actualité. La directrice générale du Fonds Monétaire International Kristalina Georgieva a ainsi estimé que l’activité économique mondiale devrait « rester en territoire positif », bien que l’Institution ait tout de même annoncé qu’elle allait revoir à la baisse ses prévisions le mois prochain à l’occasion des assemblées de printemps. Un abaissement qui s’annonce bien supérieur à celui déjà opéré en janvier (réduction d’un demi-point à 4,4%).

 

3/ Les indicateurs d’activité tiennent le choc…
… Du moins pour le moment ! Après la publication plus tôt dans la semaine de l’indice de confiance des consommateurs de la zone euro en forte baisse, les PMI européens sur les services ont fait état d’une résilience plus marquée que prévu. En effet, bien qu’orientés à la baisse, les indicateurs d’activité français, allemand et britannique sont sortis à des niveaux supérieurs à ceux attendus par les analystes. Si la levée des restrictions sanitaires a servi de soutien aux services, il ne faut pas perdre de vue que tous les facteurs liés au conflit en Ukraine ne sont pas encore totalement intégrés dans cet indicateur. L’économie de la zone euro reste donc, comme évoqué ci-dessus, soumise à l’évolution de la situation géopolitique pour les mois à venir…