1/ Les indices US portés par les résultats… et perspectives de ses mastodontes technologiques !
Goulots d’étranglements, pénuries, flambée des coûts énergétiques, marges des entreprises menacées par l’inflation salariale… ou craintes d’une reprise épidémique ? Les observateurs ont pu attendre la saison des résultats avec une fébrilité certaine en raison de ces thématiques anxiogènes largement commentées par la presse spécialisée ces derniers mois. Un secteur – et non des moindres – semble cependant totalement immunisé face à ces risques. Le rebond des indices actions américaines des dernières semaines s’est en effet nourri des résultats solides (mais surtout supérieurs aux attentes pourtant déjà optimistes des analystes) de certains mastodontes de la « tech ». Les publications de Microsoft et Alphabet constituaient ainsi deux des échéances les plus attendus par les investisseurs… Ne craignons pas les superlatifs : ces deux sociétés affichent des résultats stratosphériques ! Comme un symbole, la maison mère de Google, qui pèse environ 8% du Nasdaq et 4.5% du S&P 500, se rapproche désormais des 2 000 milliards de dollars de capitalisation à la faveur d’un nouveau record boursier. Dans une note publiée mercredi, Morgan Stanley résume à merveille le consensus actuel : les résultats d’Alphabet témoignent d’une capacité du géant de la publicité en ligne à disposer d’un potentiel de « cash flow » libre lié à l’innovation… même en accélérant les investissements ! Un optimisme qui se retrouve évidemment dans les comptes, puisque le chiffre d’affaires du troisième trimestre a atteint 65 milliards de dollars… contre 46 milliards un an plus tôt. Stratosphérique.
L’histoire est peut-être un peu plus belle encore si l’on s’intéresse à l’élève le plus âgé de la classe, à savoir Microsoft. Comme le soulignait hier l’excellente newsletter quotidienne du site Zonebourse, Microsoft offre un niveau de garantie presque inégalable par rapport à ses pairs du secteur technologique. Ainsi, Amazon, Facebook ou Google peuvent parfois être brocardés pour s’être construit « un monopole néfaste » et le risque de ces dernières porte davantage sur un durcissement de réglementation que sur les résultats en eux même. Il est bien rare que l’on reproche les mêmes tares à Microsoft, alors même que Windows et ses nouvelles frontières que sont Office 365 ou Azure sont omniprésents en entreprise… et devraient le rester ! Une position dominante qui rime évidemment avec « Pricing Power » ! Une capacité à ajuster ses prix qui peut se révéler bien appréciable si l’inflation devait durer… Microsoft, qui pèse quant à elle près de 10% du Nasdaq 100, a affiché sur le dernier trimestre écoulé un bénéfice net de 20,5 milliards de dollars. Stratosphérique… X2 !

 

2/ Une flambée énergétique aux multiples facettes ? Place à la COP26…
Nul n’aura pu échapper à la flambée des prix de l’énergie, tant celle-ci continue d’inquiéter dans le monde… et notamment sur le Vieux Continent (à chaque crise son lot de vainqueurs et de perdants…). Si la volonté affichée de la Russie d’augmenter ses exportations de gaz vers l’Europe a pu provoquer une légère détente des prix, ceux-ci évoluent toujours sur des niveaux élevés et font craindre une spirale inflationniste et des menaces sur la capacité de production de certains secteurs d’activités. Les membres de l’OPEP+ seraient donc bien inspirés d’actionner le levier traditionnel que constitue l’augmentation de la production, mais se refusent pour le moment à le faire de façon plus fort que ne le prévoit leur calendrier.
Rappelons que la hausse des prix énergétiques ne résulte pas seulement de la reprise économique post Covid-19, mais découle également de la volonté bien plus structurelle de réduire le recours aux énergies fossiles… et donc d’opérer une transition énergétique. Aussi, la COP26 qui débute ce dimanche, devrait permettre aux chefs d’Etats d’échanger sur ces sujets cruciaux. En attendant, les Etats parent au plus pressé pour limiter les effets de bords. L’Empire du Milieu a ainsi repris l’utilisation massive du charbon ces dernières semaines… Sur le Vieux Continent, le nucléaire retrouve des faveurs qu’on ne lui connaissait plus ! La Commission européenne a ainsi rappelé la nécessite de recourir à des sources d’énergie stables (nucléaire, gaz) afin « d’accompagner les énergies renouvelables ».  A suivre…

 

3/ Pendant ce temps, du côté de la BCE…
C’était une réunion très attendue des investisseurs qui a eu lieu cet après-midi à Francfort… Alors que le maintien des taux directeurs par la Banque centrale européenne était presque certain, c’est bien sur les orientations futures que les investisseurs attendaient Christine Lagarde au tournant. Les pressions inflationnistes qui se font sentir dans la zone euro n’ont cependant pas amené le Conseil des Gouverneurs à revoir leur copie à court terme. Les rachats de dettes vont même se poursuivre, mais à un rythme légèrement moins soutenu que les mois précédents. Madame Lagarde a renouvelé son avis sur la nature transitoire du phénomène de hausse des prix qui touche le Vieux Continent depuis le début de l’année. Si l’Allemagne semble particulièrement touchée par le phénomène (l’inflation y est de 4,5% en rythme annuel), l’inflation de la zone euro dans son ensemble devrait être de 2,1% sur l’année 2021 (malgré une accélération notable sur le dernier trimestre), un niveau proche de l’objectif de la BCE (2%). Alors que la Banque centrale reste prudente, c’est lors de la réunion prévue en décembre prochain que les enjeux seront parmi les plus importants : il s’agira cette fois de décider de la reconduction ou non du fameux PEPP (Pandemic Emergency Purchase Program) doté de 1 850 milliards d’euros et dont l’échéance fixée à mars 2022 se rapproche à grands pas…

 

Sources : WiseAM, News 24, Zone Bourse, Vie Publique, EIA, L’Echo, Les Echos, Le Monde, RFI, France Info, Le Figaro, BFM Business, La Tribune
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 28/10/2021