1/ Un impact limité… qui veut dire beaucoup !
Très attendu par les observateurs, le discours du président de la Fed n’a finalement provoqué aucun mouvement d’envergure sur les indices boursiers. A l’évidence, les investisseurs ont désormais intégré la stratégie de la Réserve Fédérale américaine, après avoir douté de la capacité de la banque centrale à rester accommodante ces prochains mois en raison des tensions inflationnistes. La Fed se refuse toujours en effet à « commencer de… commencer à réfléchir » au calendrier de réduction de son soutien monétaire. Comme l’a rappelé Jerome Powell, de nombreux emplois ont été détruits par la crise, et l’objectif de l’institution reste de favoriser avant tout le retour au plein emploi qui prévalait avant crise. En d’autres termes, la Fed considère son objectif d’emploi encore très éloigné. Alors que près d’un million d’emplois ont été créés en mars (notamment dans les services) aux Etats-Unis, il faudra une série successive de bons chiffres mensuels pour que la banque centrale considère qu’une réelle tendance vertueuse de créations d’emplois s’est réellement installée.

 

2/ Pendant ce temps, l’administration Biden…
… continue elle aussi de vouloir soutenir coûte que coûte la croissance ! Après les 2 200 milliards de dollars financés par la fiscalité sur les entreprises dirigées vers les infrastructures, l’équipe présidentielle souhaiterait désormais mettre les ménages les plus riches à contribution pour mettre en place un plan de relance de 1 800 milliards de dollars à destination de la classe moyenne. Concrètement, 1 000 milliards de dollars pourraient, si ce plan était ratifié, être dirigés vers l’éducation et la politique familiale (et notamment une suppression des frais de scolarité dans les universités publiques), alors que les ménages de classe moyenne pourraient bénéficier d’un allègement de taxes de l’ordre de 800 milliards de dollars. Tout un programme… qui demande tout de même un accord avec les Républicains pour voir le jour ! Nul doute que les négociations devraient s’étirer pendant de longues semaines avant de parvenir à un éventuel compromis !
N’oublions pas que le soutien budgétaire fut d’ores et déjà particulièrement fort ces derniers mois, au point de permettre selon les anticipations des analystes à l’économie de l’Oncle Sam de retrouver son niveau d’avant crise au printemps ! La publication cet après-midi de l’estimation du PIB au T1 est venue corroborer ce constat, bien qu’un rebond des exportations serait le bienvenu pour que la reprise soit vraiment complète. Il est en tout cas clair que reprise de la consommation, de l’investissement et soutien budgétaire font bon ménage !

 

3/ La pénurie de semi-conducteurs toujours au centre des débats
Cette semaine fut plus que chargée en résultats d’entreprises, notamment pour les plus emblématiques d’entre elles. Ainsi, Apple et Facebook ont hier soir plus que séduit les investisseurs. Apple a ainsi rassuré sur l’impact de la pénurie des semi-conducteurs (à l’opposé d’un acteur comme Ford qui estime lui que cette même pénurie pourrait diminuer sa production de 50% !). Plus tôt dans la semaine, la maison mère de Google, Alphabet, a marqué les esprits en dépassant nettement les attentes des analystes ! L’annonce des résultats de la société a en effet traduit une très nette amélioration des revenus publicitaires. Pour ne rien gâcher, la société en a profité pour annoncer… un programme de rachats d’actions de 50 milliards de dollars ! Une combinaison (résultats favorables et programme de rachat) évidemment très favorable à court terme au cours de l’action.

 

4/ Eutelsat prend part au projet OneWeb
Alors que le monde des télécoms continue sa mutation avec le déploiement progressif de la 5G, l’opérateur de satellites de télécommunications Eutelsat a annoncé son intention de prendre une participation d’environ 24% dans l’entreprise OneWeb. Cette société a pour but de déployer une constellation de quelques 600 petits satellites en orbite basse terrestre pour fournir un accès internet à haut débit partout sur la planète, en particulier sur les zones isolées. Cette annonce intervient alors que la concurrence se fait de plus en plus intense, l’entreprise étant en concurrence avec des projets américains (Starlink de SpaceX, Kuiper de Amazon) mais aussi chinois. Si de tels projets réclament de lourds financements (coûts de développement et d’accès à l’espace élevés), les perspectives de long terme pourraient apporter une rentabilité considérable à ces acteurs qui pourraient rivaliser avec la fibre optique !

 

Sources : WiseAM, Les Echos, Finance Orange, La Tribune, Le Monde, L’Union, Les Echos Investir, BFM Bourse, Capital, Le Figaro, BFM Business, Wikipédia, RFI, Business Insider
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 29/04/2021