Les chiffres publiés par l’ASPIM-IEIF confirment la lente érosion des rendements moyens distribués par les SCPI qui s’approchent des 4%, à comparer aux chiffres proches de 5% couramment admis il y a quelques années. On peut certes trouver une dispersion de la performance autour de cette moyenne, en fonction de l’âge du véhicule ou de sa spécialisation sectorielle, mais cela ne remet pas en cause cette réalité.

Cette performance est plus qu’honorable en période de COVID, caractérisée par un recouvrement perturbé des loyers, dont le taux se situe en moyenne autour de 80% sur l’année. Associée aux données sur la collecte, qui reste forte, malgré une baisse de près de 30% à 6 milliards d’euros, cette tendance illustre en réalité le changement de nature opéré par le produit SCPI, durant ces dernières années de très forte croissance des encours, avec un montant plus que triplé en 10 ans à 71,4 milliards d’euros (+9% encore en 2020).

En changeant d’échelle dans leur collecte, les SCPI se sont tournées vers des actifs plus volumineux, situés sur des marchés plus centraux qui leur permettent d’accéder à ce type d’actifs. Ces actifs sont également situés sur les grands marchés à l’étranger. Le profil « prime » de ces actifs vient remplacer progressivement celui des actifs historiques des SCPI, de taille plus réduite et plus régionaux. Le rendement à l’acquisition de ces nouveaux actifs est nécessairement plus faible que celui des actifs anciens qu’ils remplacent. C’est la clef du caractère inéluctable de la baisse tendancielle des taux de rendement. C’est pourquoi les SCPI communiquent sur leur performance globale, intégration du rendement distribué et la variation de la valeur de la part de SCPI. En 2020, cette performance globale ressort à 5,30%, intégrant au taux de rendement de 4,18% une hausse de la valeur des parts de SCPI de 1,12%.

Cette tendance se confirmant, la mentalité des porteurs de parts ainsi que le discours des gestionnaires ou des commercialisateurs de parts devront évoluer avec la transformation de la SCPI. De support non coté de détention longue et pourvoyeur de pur rendement, la SCPI devient un support mixte devant être capable de réaffirmer aux porteurs de parts la possibilité d’externaliser la plus-value latente sur leurs titres. C’est la rançon du succès.

 

Sources : WiseAM, ASPIM-IEIF
Crédits images : Gettyimages
Achevé de rédiger le 23/02/2021